Publié le 2 mars 2020
Cabinet de curiosités
Du 3 au 6 mars, le Phénix de Valenciennes renouvelle son Cabinet de curiosités, événement dédié à la création contemporaine. Chaque année, ce temps fort dresse un parallèle entre spectacle vivant et actualités … cette nouvelle édition intitulée « Triste Tropisme », d’après Levi-Strauss, pour s’intéresser à l’anthropologie des obscurités de notre présent. Parmi la dizaine de rendez-vous, le solo Soulèvement de Tatiana Julien cristallise la ferveur des corps et des luttes qui l’ont précédée à travers un geste fort et exutoire, la metteure en scène Émilie Rousset explore la matière textuelle documentaire à travers des entretiens menés avec le linguiste Pierre Pica pour en souligner toute la puissance théâtrale, et le danseur et chorégraphe Boris Charmatz traverse l’histoire de la danse du vingtième siècle dans le solo (sans titre) (2000) de l’artiste Tino Sehgal, retrospective non exhaustive « exposée » à l’état brut sans musique ni décors et dans le plus simple appareil.
Panorama à Pantin
L’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro a fragilisé le monde de la culture et les artistes brésilien·ne·s. Parmi les premiers touchés des mesures populistes de son gouvernement, Panorama, le plus grand festival de danse au Brésil. Malgré la place et le rayonnement international de cet événement dans le secteur de la danse brésilienne, l’édition 2019 a été annulée. Affirmant sa politique d’ouverture, le Centre national de la Danse invite Panorama entre ses murs. Le festival de Rio de Janeiro se délocalise et trouve refuge à Pantin du 5 au 21 mars. Pendant 3 semaines, plusieurs spectacles et tables rondes témoignent de la vivacité de la scène artistique brésilienne.
Destination Lausanne
Lausanne continue d’être le grand carrefour helvétique de la création contemporaine. Du théâtre Vidy-Lausanne à l’Arsenic et en passant par le théâtre Sévelin, les festivals Programme Commun et Les Printemps de Sévelin vont égrener la danse à travers toute la ville. Expérimentant les frictions et les relations entre matières textuelles et écriture chorégraphique, Vincent Thomasset convoque au plateau des textes du 17e siècle et explore dans Carrousel la notion de pouvoir liée au dressage du vivant (Printemps de Sévelin). Dans Le jour de la bête la chorégraphe catalane Aina Alegre puise dans l’expérience des fêtes populaires de Catalogne et réinvente un nouveau rituel de célébration collective et de « faire communauté » (Printemps de Sévelin). Fruit d’un long voyage autour des îles subantarctiques, le chorégraphe australien James Batchelor explore dans son solo Hyperspace les cartographies possibles et fantasmées d’un corps étiré entre le micro et le macro, de la physique quantique aux galaxies (Printemps de Sévelin). Dans la lignée de son précédent ballet féministe, la chorégraphe Florentina Holzinger invite un groupe de danseuses et Beatrice Cordua, première ballerine à danser Le sacre du printemps nue en 1972, à mettre en critique la brutalité de la tradition chorégraphique et le culte de la beauté qu’elle transporte. (Programme Commun).
Le Grand Bain
Initié par Le Gymnase CDCN à Roubaix en 2014, le festival Le Grand Bain est désormais un rendez-vous essentiel de la danse en région Hauts-de-France. Du 12 mars au 6 avril, cette 7e édition convoque une grande diversité de projets aux formats éclectiques en invitant 26 compagnies balayant un large spectre d’esthétiques. Déambulation ludique à travers l’histoire de la danse, Boris Charmatz présente 20 danseurs pour le XXe siècle dans les espaces de l’Opéra de Lille et célèbre la danse sous toutes ses formes, aussi bien traditionnelle, contemporaine, populaire que folkorique. Figure indocile de la scène canadienne, le chorégraphe québécois Frédérick Gravel présente Some Hope for the Bastards, grand concert chorégraphique rock’n’roll à l’énergie séditieuse pour 12 danseurs et musiciens. La Trisha Brown Dance Company fête ses 50 ans et rend hommage à la chorégraphe américaine qui a marqué la danse post-moderne avec trois pièces emblématiques de son riche répertoire : Set & Reset (1983), Foray Forêt (1990) et Groove and Countermove (2000).
Focus Pamina de Coulon
Brillante oratrice, Pamina de Coulon élabore depuis maintenant plusieurs années une pratique d’écriture et de parole qui puise sa matière à travers différentes réflexions – philosophique, scientifique, théorique ou poétique, personnelle ou collective – convoquées par les biais de grandes lectures, de lieux communs et d’anecdotes. Actuellement en tournée, elle présente en France les deux derniers opus de sa saga FIRE OF EMOTIONS : The Abyss le 24 mars au Théâtre Paul Eluard à Choisy-le-Roi et sa dernière pièce Palm Park Ruins les 27 et 28 mars au Théâtre de Poche à Hédé-Bazouges. Écologie, consommation, black bloc, migration, lutte contre le nucléaire… Pamina de Coulon déplie de multiples réflexions, fait preuve d’un engagement total dans le monde dans lequel elle vit et milite pour une transmission performatives d’une pensée horizontale.
Photo Looping : Bahia Overdub © Patricia Almeida / PANORAMA au Centre National de la Danse
Pol Pi, Ecce (H)omo
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Daphné Biiga Nwanak & Baudouin Woehl, Maya Deren
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Jonas Chéreau, Temps de Baleine
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Betty Tchomanga, Histoire(s) décoloniale(s)
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Marion Muzac, Le Petit B
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Ivana Müller, We Are Still Watching
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Amanda Piña, Exótica
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Old Masters, La Maison de mon esprit
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