Publié le 8 novembre 2018
Festival TNB
Le légendaire festival Mettre en Scène du Théâtre National de Bretagne de Rennes a changé de nom pour devenir le Festival TNB. Resserré sur trois week end, du 6 au 24 novembre, l’événement se concentre cette année autour des rapports entre les corps et le monde. La programmation, centrée sur des formes plutôt théâtrales, verra se succéder entre autres la nouvelle création de Philippe Quesne, le très attendu Crash Park, la vie d’une île, qui se déroule juste après le crash d’un avion sur une île déserte, et la détonante première partie des Contes immoraux de Phia Ménard, Maison Mère. La danse n’est pas en reste : Bacchantes, prélude pour une purge, le concerto outrancier et robotique de Marlene Monteiro Freitas et le simiesque Consul et Meshie, nouvelle collaboration de Latifa Laâbissi, Nadia Lauro et Antonia Baehr viendront investir les scènes du Triangle et du TNB.
Next Festival
L’espace frontalier entre les Hauts-de-France et la Wallonie mérite sa réputation de mégalopole des arts vivants. Du 8 novembre au 1er décembre, c’est le Next Festival qui concentrera l’activité performative de la région, d’Amiens à Beauvais, d’Armentières à Lille, de Courtrai à Tournai. Programmation fleuve dans une multitude de lieux différents. Parmi les artistes invités, Jan Martens proposera un programme autour de l’idée de couple et de duo, Pauline Thomas, deux volets mettant en scène les mêmes danseurs, Pauline Prato et Thomas Régnier. Aussi, Maud Le Pladec présentera la symphonie chorégraphique Twenty-seven perspectives, la performeuse autrichienne Jule Flierl invoquera le fantôme de Valeska Gert dans son solo rugissant Störlaut, et la grecque Katerina Andreou épuisera les boucles sonores et chorégraphiques de l’endiablé BSTRD. Bouillonnant !
Les Inaccoutumés
Réputé pour sa programmation plurielle, le festival des Inaccoutumés de la Ménagerie de Verre renouvelle une fois encore son audace, en programmant à la fois des nouvelles têtes, des personnalités mieux connues du publics et des artistes fidèles des studios du lieu parisien. Les deux artistes associées pour 2018 présentent chacune l’aboutissement de leurs recherches, Clara Le Picard qui ose le rapprochement entre la ménagerie et la Silver Factory new-yorkaise de Warhol et Antonia Livinsgtone qui déploiera un geste performatif intense et perceptif, croisant chorégraphie, actions et installations plastiques. Théo Mercier et Steven Michel, après leur passage à Nanterre, réajusteront leur Affordable solution for Better Living pour l’espace underground du Off et Jérôme Bel proposera une lecture de la Conférence sur rien de John Cage, absolument dépouillée de tout artifice. Les petits garnements Anna Chirescu et Grégoire Schaller présenteront leur première création pour une salle de spectacle, l’insolent Dirty Dancers, et Marion Siéfert accompagnée de la performeuse Héléna de Laurens présentera Le Grand Sommeil, monologue incarnée par une silhouette à la fois enfantine et inquiétante. Enfin, Vincent Dupont et Annabelle Pulcini, deux habitués des lieux, créeront chacun leurs derniers opus.
L’invitation aux musées / CND
Du 10 novembre au 9 décembre, le Centre National de la Danse assumera sa qualité de véritable centre d’art. Sur trois week end, des musées du monde entier viendront prendre possession du lieu pantinois. Transformé en musée éphémère de la mode, il accueillera donc l’institution madrilène Museo de la Reina Sofia, Olivier Saillard, directeur du Musée Galliera de la mode et du costume, l’international Art Institute de Chicago, le centre d’art grenoblois MAGASIN des horizons, la Fondation de Serralves de Porto et enfin le Musée de la danse de Rennes, projet de Boris Charmatz pour le Centre Chorégraphique National de Rennes. Chaque musée vient avec son lot d’artistes : une exposition des oeuvres d’Esther Ferrer, une performance sur-mesure pour Mathilde Monnier confectionnée par Olivier Saillard, des installations et performances de Cally Spooner, des sculptures de Francisco Tropa ou encore une série de spectacles de Boris Charmatz (parmi eux le très brut Aatt enen tionon à ne pas manquer). En ces temps d’abolition des frontières entre les disciplines, il est grand temps d’interroger, au delà des problématiques esthétiques, les lieux de monstration des oeuvres au public.
Focus Madeleine Fournier
Le temps des moissons est arrivé à l’Atelier de Paris / CDCN. Les 22 et 23 novembre prochains, Madeleine Fournier, y présentera son premier travail en solo, Labourer. Après ses travaux avec Jonas Chéreau, elle choisit de s’atteler seule à une recherche plurielle, convoquant à la fois une danse traditionnelle à trois temps (la bourée), une rythmique implacable (à l’aide des instruments automates du musicien et metteur en scène Clément Vercelletto) et un corpus intellectuel et visuel autour des processus de croissance des végétaux, de la pensée environnementale, rappelant les grandes thématiques éco-féministes. Une jeune pousse à suivre.
Photo Twenty-seven perspectives © Konstantin Lipatov
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