Publié le 1 octobre 2020
Aatt enen tionon de Boris Charmatz
Un plateau fractionné, un trio divisé, trois corps semi dévoilés, Aatt enen tionon de Boris Charmatz continue de fasciner par sa radicalité et sa lecture polysémique près de vingt ans après sa création. Ballet vertical et vertigineux, la chorégraphie prend place sur différents étages d’un échafaudage de plusieurs mètres de hauteur et encerclé par les spectateurs. Seulement vêtus de courts t-shirts blancs, trois danseurs isolés les uns des autres exécutent avec minutie une partition épidermique qui flirte dangereusement avec le vide. (Re)découvrez ce hit de la danse contemporaine du 14 au 16 octobre à Nanterre Amandiers dans le cadre du Portrait que le Festival d’Automne à Paris consacre au chorégraphe.
La nuit, nos autres d’Aina Alegre
Après avoir développé une recherche sur les rassemblements collectifs et sur l’expérience de « faire communauté » dans sa précédente pièce Le jour de la bête, la danseuse et chorégraphe Aina Alegre poursuit cette réflexion autour des rituels de célébration dans sa dernière création La nuit, nos autres. Du collectif à l’individu, ce nouvel opus creuse quant à lui la question de l’auto-célébration et va puiser dans les multiples fictions qui sommeillent en chacun de nous pour en extraire de nouvelles histoires. Le rituel nocturne est prévu pour le 24 octobre au Dancing CDCN Dijon Bourgogne.
Vague Intérieur Vague de Julie Nioche
La danseuse et chorégraphe Julie Nioche développe depuis presque vingt ans une recherche expérimentale qui trouve une partie de ses outils dans les pratiques somatiques. Sa dernière création Vague Intérieur Vague tire sa genèse dans un concept qui vient de l’ostéopathie crânienne : le mouvement respiratoire primaire. Partant de l’imaginaire déclenché par les sensations et les perceptions lié à cette expérience sensorielle, la chorégraphe invite un groupe d’interprètes à se plonger dans les imaginaires insoupçonnés de chacun-e pour leur donner forme sur scène. A voir les 13 et 14 octobre au Nouveau Théâtre de Montreuil en ouverture des Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis.
Aberration d’Emmanuel Eggermont
Pour son événement de rentrée, Le Gymnase CDCN à Roubaix invite une poignée d’artistes initialement programmés au festival Grand Bain au printemps dernier. Parmi les spectacles reportés à cet automne, la nouvelle création Aberration du chorégraphe Emmanuel Eggermont sera présentée le 8 octobre. Après avoir sondé les profondeurs du noir dans sa précédente pièce Πόλις (Polis), l’artiste explore dans ce nouveau solo le champ chromatique du blanc. S’appuyant sur l’étymologie du mot aberration (aberrare), qui désigne l’écart entre la direction perceptible d’un astre et sa direction réelle, le chorégraphe s’est intéressé au processus de reconstruction individuelle après un événement traumatique et livre une danse expressive aux trajectoires minimales et figuratives.
IDA don’t cry me love de Lara Barsacq
Après avoir ressuscité la figure de son arrière grand-oncle Léon Bakst dans son précédent solo Lost in ballets russes, la danseuse et chorégraphe Lara Barsacq puise à nouveau dans son héritage familial pour en extraire cette fois-ci la figure d’Ida Rubinstein, danseuse légendaire des Ballets russes. Mêlant éléments historiques et arrangements personnels, IDA don’t cry me love esquisse en creux le caractère révolutionnaire d’Ida Rubinstein. En plus de rendre hommage à cette artiste anticonformiste, Lara Barsacq invite au plateau deux autres danseuses à venir dialoguer avec cette histoire familiale et transgénérationnelle, pour édifier à trois voix un fascinant manifeste féministe. À voir le 16 octobre au Nouveau théâtre de Montreuil dans le cadre de l’édition automnale des Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis.
Photo Aatt enen tionon © Marc Domage