Publié le 1 septembre 2021
Festival d’Automne à Paris
Dans les années 2000, la société brésilienne est traversée par plusieurs mouvements sociétaux et élans libertaires. Dans un moment de ferveur démocratique suite à la victoire historique de la gauche, incarnée par Lula da Silva, le chorégraphe Luiz de Abreu crée en 2004 le solo O Samba do Crioulo Doido. La pièce met en scène et cristallise les problématiques de cette époque : la représentation du corps noir dans la société, l’héritage de l’esclavage, les questions postcoloniales ou celles liées à la sexualité dans une pays en proie aux relents racistes et homophobie. Si cette pièce est aujourd’hui considérée comme un classique du répertoire de la danse contemporaine brésilienne, la remonter maintenant – dans une période où les libertés ont été mises à mal et entravées depuis l’arrivée au pouvoir de Jaïr Bolsonaro en 2018 – relève bien d’un acte militant et de résistance. O Samba do Crioulo Doido est présenté du 16 au 19 septembre au Centquatre-Paris dans le cadre du Festival d’Automne à Paris.
Passages Transfestival
Depuis 2013, la metteuse en scène et chercheuse Gabriela Carneiro da Cunha développe le Riverbank Project: about rivers, buiúnas and fireflies, qui se base sur l’étude des paysages fluviaux brésiliens menacés par l’intervention de l’homme. Avec sa nouvelle création Altamira 2042, l’artiste se concentre sur le fleuve Xingu, l’un des principaux affluents de l’Amazone endommagé par la construction de l’un des plus grands barrages hydroélectriques du monde en 2019 et qui a entraîné la destruction irréversible de la forêt tropicale, des espèces rares endogènes de cette région et l’expropriation de nombreuses tribus indigènes qui y habitaient. Rituel techno-chamanique immersif, ce nouvel opus est dédié à l’écoute et l’amplification des témoignages de ces rivières et des populations autochtones de ces rives. Gabriela Carneiro da Cunha présente Altamira 2042 du 8 au 11 septembre au Passages Transfestival à Metz.
Centre Chorégraphique National de Caen en Normandie
Avec leur première collaboration Tide, la chorégraphe Bára Sigfúsdóttir et le trompettiste Eivind Lønning partagent le plateau et combinent leurs pratiques respectives dans un exercice d’improvisation réinvesti à chaque représentation. Inspiré des variations de la hauteur du niveau des mers et des océans dues à l’attraction de la lune et du soleil, le duo imagine un espace commun d’écoute où la danse et la musique s’influencent et se répondent. Tide est présenté le 15 septembre au Centre Chorégraphique National de Caen en Normandie.
Atelier de Paris / CDCN
Formée à l’analyse du mouvement Laban et à des pratiques somatiques telles que le yoga, Myriam Gourfink déploie depuis plus de vingt ans une recherche chorégraphique fondée en partie sur des techniques respiratoires. De la biomécanique du souffle aux sensations internes de contrepoids de certaines danses traditionnelles, sa dernière création Structure Souffle développe à l’échelle du groupe cette pratique spécifique de la « respiration ». Structure Souffle est programmé du 14 au 16 septembre à la Chapelle du Château de Vincennes avec le Centre des Monuments Nationaux et l’Atelier de Paris / CDCN dans le cadre du Festival d’Automne.
Festival d’Automne à Paris
Avec Let it Burn, les chorégraphes Marcela Levi et Lucía Russo envisagent le corps comme une matière sensible inachevée et relationnelle, traversée par d’autres matières fantasmagoriques qui le mettent en mouvement. Dans la veine du music-hall, la danseuse Tamires Costa convoque tour à tour une foule d’images et de figures, mixant les fantômes de Thelonious Monk, Dizzy Gillespie, Joséphine Baker, Valeska Gert, Macunaíma, Grande Otelo, Jorge Ben Jor, Mc Carol, Michael Jackson, Nina Simone, Woody Woodpecker. Marcela Levi et Lucía Russo présentent Let it burn du 8 au 12 septembre à l’Espace Cardin – Théâtre de la Ville, dans le cadre du Festival d’Automne.