Publié le 1 février 2018
Focus Marion Siéfert
La metteure en scène Marion Siéfert pose ses valises au Théâtre de la Commune à Aubervilliers et y présente deux spectacles : 2 ou 3 choses que je sais de vous (du 2 au 4 février) et Le Grand Sommeil (du 14 au 17 février), occasions de (re)découvrir le travail singulier de l’auteure aujourd’hui artiste associée au CDN. Dans 2 ou 3 choses que je sais de vous, Marion Siéfert explore la communauté éphémère créée par le public assis devant elle chaque soir : derrière son écran, l’artiste navigue sur les réseaux sociaux à la recherche d’informations sur les spectateurs présents dans la salle. La seconde pièce, Le Grand Sommeil, s’articule autour d’une figure absente. Le projet qui au départ devait rassembler une jeune fille et Helena de Laurens s’est vu bouleversé par le départ de l’enfant : le duo devenu solo rassemble les deux comédiennes en une seule et même figure hybride, questionnant l’identité gestuelle d’un corps, et sa capacité à glisser d’un personnage à l’autre. W.L.P.
Le Vivarium Studio à Nanterre-Amandiers
Dans tout son répertoire de metteur en scène, Philippe Quesne s’attache, en bon entomologiste post-punk, à produire une écriture de plateau calme, contemplative et émerveillée, à l’aide de son Vivarium Studio, sa compagnie présente à ses côtés depuis 2003. Dans l’Effet de Serge (2007) et La Mélancolie des dragons (2008), il s’agit de mettre à nu le théâtre, de le faire entrer dans le champ de l’amateurisme et du bricolage, de placer ses effets dans l’aire du do it yourself. Profondément sensibles, travaillant tous deux à faire communauté bienveillante, accueillante et illuminée à partir d’un groupe disparate d’individus, ces spectacles remarquables fêteront leurs 10 ans en février à Nanterre-Amandiers, du 6 au 11 février pour La Mélancolie des dragons, du 8 au 11 pour l’Effet de Serge. S’il dirige depuis 2014 ce Centre Dramatique National, Philippe Quesne apporte toujours une attention particulière à la mise en valeur de son répertoire, qui tourne toujours internationalement, pour notre plus grand plaisir. F.M.
Focus Maud Le Pladec
Nommée en 2017 à la direction du Centre Chorégraphique National d’Orléans (CCNO), Maud Le Pladec présente, pour la première fois depuis sa prise de poste, son propre travail au public orléanais. En forme d’auto-portrait, le programme présenté début février au CCNO se compose de deux pièces très différentes, comme autant de facettes du travail de la chorégraphe. La première, Moto-Cross (2017) donnée du 6 au 9 février, prend presque la forme d’un solo, un récit intérieur intime et électrique, convoquant musique french touch et narration à la première personne. Concrete (2015) présentée les 8 et 9 février, est une pièce de groupe, avec 5 danseurs et 9 musiciens de l’ensemble ICTUS sur scène, qui déploient une partition dansée décoiffante sur une pièce de musique post-minimale. Avec la musique comme un déclencheur nécessaire du mouvement, une histoire intime qui croise des références populaire quasi-universelle, Maud Le Pladec nous parlera de la guerre, de l’amour et des années 80. F.M.
Focus Marlene Monteiro Freitas
Originaire du Cap-Vert, Marlene Monteiro Freitas a su s’imposer en seulement quelques années comme une des nouvelles figures phares de la danse contemporaine. Caractérisée par une danse nerveuse et expressive poussée à l’extreme, la chorégraphe marque les regards aussi bien que les esprits. Elle présentera Jaguar (du 12 au 18 février au Théâtre de la Bastille à Paris et le 26 février au festival des Hivernales à Avignon), performance physique et exubérante sur fond de carnaval capverdien et de musique classique avec le danseur Andreas Merk. Elle présentera également (le 2 février au Parvis à Tarbes) sa dernière création Bacchantes – Prélude pour une purge, relecture personnelle de la tragédie grecque d’Euripide en véritable poème épique chorégraphique avec une dizaine de danseurs et musiciens. W.L.P.
Les Hivernales #40, l’autre rendez-vous avignonnais
Les Hivernales, devenues Centre de Développement Chorégraphique National, présentent des spectacles en saison et resserre sa programmation à l’occasion de son festival éponyme, au coeur de l’hiver. Cette année pour sa quarantième édition, le festival fait le grand écart entre des créations (par exemple Intersum, du canadien Liam Warren, 28 février), des pièces déjà créées qui ont marqué le paysage chorégraphique ces dernières mois (Deux-mille-dix-sept de Maguy Marin) et un flashback, celui du chorégraphe Daniel Larrieu, qui en plus de présenter sa dernière création Littéral, avec six danseurs et 60 balais, présentera le 25 février, la soirée Emmy + Avenir, pendant laquelle il passera au jeune Enzo Pauchet les gestes de son solo de 1993, Emmy, et reviendra sur ses trente ans de carrière. Une histoire d’élégance et d’engagement. F.M.
Photo Concrete © Konstantin Lipatov
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